Tout ce que vous devez savoir sur le Taj Mahal

Situé à Agra, sur les bords de la rivière Yamuna, le Taj Mahal est l’un des monuments les plus visités en Inde, il s’agit d’un chef-d’œuvre architectural admiré dans le monde entier. Chaque année, près de 8 millions de visiteurs foulent ainsi les allées des jardins du mausolée ! Mais le monument est si majestueux que la file d’attente et l’omniprésence de la foule valent largement le détour ! Le Taj Mahal émanant d’une commande musulmane, les autorités indiennes ont récemment retiré le monument du guide touristique officiel de la région. Celui-ci reste pourtant un édifice phare en Inde.

Dans cet article, nous vous expliquons tout ce que vous devez savoir sur le Taj Mahal et ses jardins.

Le Taj Mahal est un symbole d’amour éternel

Si la légende n’est pas toujours connue dans ses moindres détails, la plupart des touristes qui visitent le Taj Mahal savent qu’il a été édifié par amour.

Le monument abrite en effet la sépulture d’Arjumand Bânu Begam (surnommée lumière du palais et Mumtaz Mahal) morte le 17 juin 1631 après avoir donné naissance au quatorzième enfant de l’empereur moghol musulman Shâh Jahân. Le mausolée célèbre donc la mémoire de l’épouse préférée de l’empereur : la légende dit même que Shâh Jahân fit tuer l’épouse de l’architecte afin que celui-ci comprenne sa douleur et qu’il puisse ainsi bâtir un édifice traduisant parfaitement le chagrin et la tristesse.

Mumtaz Mahal fut d’abord inhumée sur le lieu de sa mort, à Burhanpur. Mais le chagrin de l’empereur était si fort qu’il décida de construire un mausolée à la hauteur de l’amour qu’il portait à son épouse. Il faudra plus de 20 ans pour que les ouvriers achèvent le monument : à la fin de la construction, l’écrin était si beau qu’il ne restait presque plus rien du trésor moghol !

L’édification du Taj Mahal pris plus de 20 ans

Il fallut exactement 22 ans pour édifier le monument ! L’empereur en ordonna la construction quelques mois après le décès de son épouse en 1631 et les jardins furent totalement achevés en 1653. La plupart des sources de l’époque attribuent le construction du Taj Mahal à l’architecte Ustad Ahmad, on sait cependant que plusieurs architectes œuvrèrent ensemble. Pour élever le mausolée, l’empereur mobilisa 20 000 ouvriers. 1 000 éléphants transportaient également les charges lourdes sur le chantier.

Le Taj Mahal est une prouesse architecturale

Le monument fut édifié sur des fondations qui devaient supporter environ 25 tonnes par mètre carré ! Il fallait en effet que le sol puisse résister au poids du marbre blanc incrusté de 28 types de pierres fines venues du monde entier (turquoise, grenat, agate, cristal de roche, jaspe, lapis-lazuli, etc.). Les façades de l’édifice sont en fait composées de marqueteries de pierre incrustées dans le marbre blanc.

Si le Taj Mahal fut bâti au 17e siècle, celui-ci emploie des méthodes de construction aussi résistantes que celles que nous connaissons aujourd’hui. Les minarets par exemple sont légèrement penchés vers l’extérieur du mausolée : c’est ce qui leur permet en cas de séisme, de ne pas tomber sur le bâtiment principal.

Le mausolée est un joyau de l’architecture indo-islamique

Le Taj Mahal est caractéristique de l’architecture moghole : il s’agit d’un style qui allie des éléments d’architecture islamique, ottomane, indienne et iranienne. Le mausolée de marbre flanqué de quatre minarets est surélevé : c’est ce qui donne l’impression aux visiteurs que le monument flotte !

Les sépultures des deux époux ne sont pas visibles, car la tradition architecturale moghole veut que les cryptes soient souterraines. Les touristes peuvent cependant admirer les cénotaphes des époux : il s’agit en fait d’une chambre octogonale entourée d’une balustrade très finement ciselée et incrustée de pierres précieuses et semi-précieuses. La plupart des incrustations du monument ont été réalisées par des artisans florentins : seuls ces derniers maîtrisaient en effet la technique de la « pietra dura ». L’ensemble du monument porte également de nombreuses inscriptions arabes issues du Coran : on en trouve sur les porches, sur le portail d’entrée des jardins et sur les cénotaphes.

Les célèbres jardins du Taj Mahal

Le Taj Mahal est également réputé pour ses jardins et ses bassins que l’on aperçoit souvent sur les photos du monument. Les jardins que nous connaissons actuellement ont cependant bien changé depuis le 17e siècle. Auparavant on pouvait en effet se balader dans le Chahar Bagh, un jardin issu de la tradition persane qui était entièrement planté d’arbres et de fleurs afin de symboliser l’abondance de l’Eden. Au moment de la colonisation de l’Inde par le Royaume-Uni, le vice-roi Lord Curzon a remplacé les arbres du jardin par des pelouses typiquement anglaises.

Les allées principales sont également délimitées par des canaux qui découpent le jardin en quatre carrés égaux. Les deux allées principales sont bordées de cyprès et de fleurs. Symboliquement, cette division en 4 parties fait référence aux points cardinaux et aux 4 rivières du Paradis.

Au centre des jardins se trouve la « Citerne de l’abondance » : il s’agit d’un bassin de marbre qui, symboliquement, doit apaiser la soif de ceux qui arrivent tout juste au Paradis.

L’omniprésence de l’eau et de la végétation était un symbole fort dans la religion musulmane : l’eau représente en effet la vie tandis que les jardins sont des lieux alors réputés pour leur fraîcheur bienfaitrice. 

La légende de la réplique noire

Une célèbre légende raconte qu’une réplique exactement inversée du monument aurait également été commandée par l’empereur. Il s’agirait en fait du même monument, mais dont les couleurs seraient inversées : le marbre blanc en noir et le marbre noir en blanc, le tout avec les mêmes motifs d’incrustations. L’édifice aurait été construit sur la rive gauche de la rivière afin de se trouver en parfaite symétrie avec le bâtiment originel. Le bâtiment blanc et le bâtiment noir auraient été reliés par un pont.

Cette réplique noire n’a cependant jamais existé et n’a même jamais été imaginée par Shah Jahan. Après la construction du Taj Mahal, les finances de l’empereur étaient au plus bas (c’est ce qui provoqua même une guerre de succession); or le marbre noir était très rare en Inde et donc très coûteux : la construction d’une réplique noire aurait donc été financièrement impossible !